Les différents types de remplois des papyrus du Fonds Jouguet Fouilles

FR L’article analyse les quatre modèles de remploi de papyrus comme support d’écriture constatés à l’intérieur du Fonds Jouguet Fouilles à l’Institut de Papyrologie de Sorbonne Université. Le premier est l’exploitation de la face laissée vierge pour rédiger un second document, parfois en renversant le support tête-bêche. Le deuxième est le palimpseste, quand un premier texte est effacé et remplacé par un autre. Le troisième est la rédaction de deux documents différents sur la même face d’un papyrus. Enfin, le quatrième est l’utilisation de bandelettes de papyrus pour consolider des surfaces endommagées ou fragilisées. Il semble exister un lien entre remplois et types de textes : au verso des pièces littéraires, on trouve parfois des documents comptables, alors que les textes scolaires soit ont réutilisé d’autres supports, soit ont été réutilisés eux-mêmes. Les remplois sont rares dans les archives anciennes, bien que les pétitions au roi et les actes juridiques offraient de larges marges sur les quatre côtés ; parfois, de la brève comptabilité privée a été rédigée sur des feuilles coupées, mais les cas les plus nombreux se constatent dans les registres sous forme de rouleaux. Ces constats permettent non seulement de grouper de manière cohérente, voire de raccorder des fragments d’un même rouleau d’origine, mais aussi de dater les textes au recto avant ceux au verso, ou des documents effacés avant ceux qui les couvrent dans le cas d’un palimpseste. En dernier lieu, on remarque que le remploi concerne surtout des registres comptables grecs pour des comptes en démotique, après avoir tourné de 180 degrés le support et ainsi renversé les joints entre les feuilles pour faciliter le passage du pinceau de droite à gauche, à savoir le sens de l’écriture démotique, qui est à l’envers par rapport au grec. L’article termine avec une analyse des cas de remplois douteux dans le Fonds Jouguet Fouilles signalés dans les études antérieures, souvent confondus avec des bavures d’encre. IT L’articolo analizza i quattro modelli di riuso del papiro come supporto di scrittura constatati all’interno del Fondo Jouguet Scavi all’Istituto di Papirologia dell’Università della Sorbona. Il primo è l’impiego della facciata lasciata vergine per redigere un secondo documento, talvolta capovolgendo il supporto. Il secondo è il palinsesto, quando un primo testo viene cancellato e rimpiazzato da un altro. Il terzo è la redazione di due documenti differenti sulla medesima facciata d’un papiro. Infine, il quarto è l’uso di strisce di papiro per consolidare delle superfici danneggiate o fragili. Sembra esistere un legame tra riusi e tipologie di testi: sul verso di passi letterari, si trovano talora documenti contabili, mentre i testi scolastici possono sia riutilizzare altri supporti, sia essere essi stessi riutilizzati. I riusi sono rari negli archivi antichi, benché le petizioni al re e gli atti giuridici offrissero ampi margini sui quattro lati; talvolta, della breve contabilità privata è stata redatta su fogli tagliati, ma i casi più numerosi si annoverano fra i registri sotto forma di rotoli. Queste constatazioni permettono non soltanto di raggruppare in maniera coerente, se non di raccordare fra loro frammenti d’uno stesso rotolo d’origine, ma anche di datare i testi sul recto prima di quelli sul verso, oppure i documenti cancellati prima di quelli che li ricoprono nel caso dei palinsesti. Da ultimo, si nota che il riuso riguarda soprattutto i registri contabili greci per della contabilità in demotico, dopo aver ruotato di 180 gradi il supporto ed aver così orientato le giunzioni tra i fogli per facilitare lo scorrimento del pennello da destra a sinistra, ovvero il senso di scrittura in demotico, che è al contrario rispetto al greco. L’articolo termina con una disamina dei casi dubbi di riuso nel Fondo Jouguet Scavi segnalati negli studi precedenti, spesso confusi con sbavature d’inchiostro.